
Voyager au Vietnam, c’est parcourir un pays au présent vibrant, mais dont l’histoire affleure partout, dans les paysages, les regards, les récits. C’est particulièrement vrai lorsqu’on suit les traces de la guerre du Vietnam, ce conflit long et meurtrier qui, pendant près de deux décennies, a déchiré la nation et bouleversé l’ordre mondial. De Hanoi à Hô Chi Minh-Ville, en passant par Hué, Da Nang ou les tunnels de Cu Chi, chaque étape du voyage révèle une mémoire vive, partagée entre douleur, résilience et volonté d’aller de l’avant.
Hanoi, capitale entre mémoire et modernité
À Hanoi, la capitale du Nord et bastion du Viêt-Cong durant le conflit, les musées racontent l’histoire d’un peuple en lutte. Le Musée de l’Histoire militaire vietnamienne expose des chars américains calcinés, des morceaux de bombardiers abattus, et des affiches de propagande dont les couleurs vives contrastent avec la gravité des événements. La prison de Hoa Lo, surnommée par les pilotes américains le “Hanoi Hilton”, retrace les dures conditions de détention pendant la guerre, mais aussi l’usage initial de la prison par les colons français, soulignant les strates successives d’occupation et de résistance.
Dans les rues, l’effervescence de la ville moderne n’efface pas le souvenir de ces années sombres. Les anciens combattants, parfois assis sur les trottoirs à vendre des journaux ou des souvenirs, rappellent que l’histoire récente est encore incarnée. Ici, la guerre n’est pas une abstraction, c’est une mémoire vécue.
Les tunnels de Cu Chi, un réseau souterrain de résistance
Non loin de Hô Chi Minh-Ville, les tunnels de Cu Chi offrent une plongée directe dans l’ingéniosité et la rudesse de la guerre de guérilla menée par le Viêt-Cong. Ce réseau de galeries souterraines, long de plusieurs centaines de kilomètres, permettait aux combattants de se cacher, de se déplacer, de vivre et de combattre sous terre, à quelques mètres des positions américaines. Descendre dans ces tunnels, aujourd’hui élargis pour les visiteurs, donne un aperçu bouleversant des conditions de vie des soldats : obscurité totale, humidité, exiguïté, peur permanente.
À la surface, les cratères laissés par les bombes B-52 sont encore visibles, et les mannequins figés dans des postures de combat rappellent le théâtre brutal de cette guerre asymétrique. Un parcours muséal, certes mis en scène, mais poignant, évoque les tactiques de sabotage, les pièges mortels et la détermination d’un peuple qui combattait avec ce qu’il avait.
Hué, la bataille la plus sanglante
Dans le centre du pays, la cité impériale de Hué fut le théâtre de l’une des batailles les plus longues et les plus violentes de la guerre : l’offensive du Têt, en 1968. Pendant presque un mois, les forces nord-vietnamiennes et les troupes américaines s’affrontèrent rue par rue dans un siège acharné. Aujourd’hui, les cicatrices de cette bataille sont visibles sur les murs de la citadelle, restaurée mais encore marquée de balles et d’éclats. Des panneaux expliquent les événements, mais c’est le silence du lieu, parfois brisé par le vent ou le cri d’un oiseau, qui en dit le plus long.
Les habitants évoquent parfois, à demi-mot, les jours où la ville fut divisée, occupée, bombardée. Le passé affleure toujours dans les ruelles, sur les ponts, dans les regards des plus anciens. Pourtant, Hué vit aujourd’hui au rythme de ses marchés, de ses temples et de ses cérémonies bouddhistes, comme une ville qui refuse d’être définie uniquement par la guerre.
Hô Chi Minh-Ville et le choc du Musée des vestiges de guerre
Dans l’ancienne Saïgon, devenue Hô Chi Minh-Ville, la guerre du Vietnam se visite frontalement au Musée des vestiges de guerre. C’est sans doute l’un des musées les plus crus du pays. Photographies de massacres, bombes au napalm, cellules de torture, témoignages de victimes de l’agent orange… Le lieu ne cherche pas la neutralité, mais l’impact. Il raconte la guerre vue du côté vietnamien, et laisse rarement le visiteur indemne.
Face à tant de violence, on pourrait croire que la ville serait figée dans le passé. Pourtant, à l’extérieur, les klaxons résonnent, les cafés débordent de vie, et les jeunes générations tournent leur regard vers l’avenir. Ce contraste, entre l’horreur de l’histoire et l’énergie du présent, donne au voyage une dimension presque philosophique : comment un peuple peut-il à la fois se souvenir et se reconstruire ?
Un voyage dans les plis de la mémoire
Parcourir le Vietnam sur les traces de la guerre, c’est accepter de voyager dans une mémoire encore vive. Ce n’est pas un itinéraire facile. Les lieux sont puissants, les récits parfois douloureux, les images saisissantes. Mais c’est un voyage essentiel, pour comprendre ce que fut ce conflit démesuré, pour ressentir ce qu’il a laissé derrière lui, et pour mesurer, surtout, la force avec laquelle le peuple vietnamien a su panser ses plaies.
Entre histoire et résilience, silence et renaissance, le Vietnam contemporain n’efface pas le passé. Il le transforme. Et pour le voyageur curieux, respectueux et attentif, cette confrontation entre guerre et paix devient l’un des enseignements les plus marquants du périple. Qu’attendez-vous donc pour faire ce voyage avec Passion Monde et son voyage Passion Vietnam !